Jeter les mots pêle-mêle, phrases illisibles, pour la seule beauté des courbes de l’écriture. Déchirer au hasard  des coupures de presse, les amputer de leur contexte, en faire des messages solitaires, déviés du sens original, pour d’autres interprétations.

Il y a toujours et partout, des mots qui ont un sens viscéral pour quelqu’un sans que l’autre puisse en saisir ni l’importance, ni la violence.ni la douceur. Mais il y a parfois un mot, rien qu’un sur une toile, que le spectateur et l’artiste partagent avec la même intensité. Est-ce la magie de l’expression artistique ?qui permet échanges de regard qui délient les lèvres.

Instant de grâce.

Sénin  (1973)